dimanche 25 octobre 2009

The Dead Weather : Horehound



Prenez une bonne dose de White Stripe (Jack en l'occurrence), une part féminine des Kills (la fluette mais voluptueuse Alison Mosshart), le côté poussif et rugueux d'un homme reine de l'age de pierre (Dean Fertita des Queens Of The Stone Age), une basse fraternelle des Raconteurs, et vous obtiendrez cette mixture rugueuse que sont les Dead Weather.
La nouvelle formation du très prolixe Jack (à son actif trois formations et des tonnes de chansons en stock) sonne comme une vrombissement sonore. Enregistré dans son studio perso, dans un délai de trois semaines (mix compris, avis aux trainards). Cet opus démontre la maitrise d'une recette maintenant réputée du célèbre Jack. Une batterie efficace sans trop de complexité, une basse énorme, des guitares grasses et parfois approximatives. Et un son qui vous transporte comme pouvait transporter un Led Zep au moment de sa sortie.
De là à ne jurer que par cet opus, je ne dis pas. Mais il est une évidence, ça fait bien longtemps que mon oreille ne s'était arrêté sur un opus et de scotché sur une telle homogénéité musicale qui dure pendant les onze plages musicales.
Avis aux amateurs de sensations vraies et de montagnes russes sans ceintures de sécurité. The Dead Weather a tout pour plaire. Et le pari est haut la main remporté. A dévorer rapidement !!!

lundi 2 mars 2009

Miles Davis : Kind Of Blue



Pour fêter les cinquante années qui ont filé depuis la sortie du master piece de Miles Davis, Columbia n'a pas fait les choses à moitie avec ce coffret.
Asseyez vous et contemplez; ce coffret referme deux CD, un DVD, un vinyl bleu (en hommage au titre), des photos magnifiques, un poster, et un bouquin illustré. Rien que le descriptif met l'eau à la bouche. Mais l'essentiel est connu des mélomanes depuis cinq décennies, le "Kind Of Blue" reste inégalé. Miles invite les auditeurs à un partage du Jazz, à sa définition. Car la note bleue, celle qui est juste mais avec un arrière gout de manque justesse est la définition du Jazz selon Davis en 1959.
Tout dans ce coffret est bleu, et lire le bouquin en écoutant les plages musicales qui défilent sur le microsillon est un pure plaisir.
On se sent apaisé après cette petite heure. Comme si le temps avait pris la pause. Comme si tout s'était figé pour laisser la place à un instant divin. Ça sonne monstrueusement bien. Les titres s'enchainent comme des étoiles filantes dans un ciel d'été en Provence. Un moment magique durant lequel l'imperfection montre ce qu'elle a de plus beau, la délicate fragilité de la musique et l'attention que les musiciens portent à leur art. Un instant rempli de poésie.

dimanche 1 mars 2009

Quatre Mois plus Tard ...



Qui a dit que l'on ne revenait jamais à son premier amour ?
Qui a cru que Muzik In Mars était enterré ?
Qui a pensé, un moment, ne plus trouver l'envie de rédiger les pensées les plus musicales ?
Pas moi.
Certainement pas moi.
Il aura fallu près de quatre mois pour retrouver le chemin de la rédaction.
Quatre mois de silence, quatre mois aussi de retrait face à ma discothèque.
Pourquoi ?
La réponse se trouve, en partie, un peu plus bas, le boulot. En partie, seulement. Je peux ajouter à cela une arrivée de la paternité qui se concrétisera dans un mois. Et puis la reprise d'une activité physique. Écouter de la musique est une activité saine, mais ne vous rend pas vif et alerte comme peut vous rendre le sport.
Bref, voici le retour de Muzik in Mars.
Tendez les oreilles, ouvrez les yeux, la partie reprend.
Nous nous retrouvons dés demain pour la chronique d'un album qui m'a donné l'envie de tout remettre à plat, la sublime édition limitée du "Kind Of Blue" de Miles Davis. A demain pour les retrouvailles.

dimanche 5 octobre 2008

Joe Henry : Scar



Une chronique, cela faisait bien longtemps. Mais comme mes précédentes étaient des coups de cœurs instinctifs, j'ai pris le parti de chroniquer uniquement des coups de cœurs dont la durée de vie dépassait une semaine.
C'est donc le cas pour cet opus de Joe Henry.
Mais qui est Joe Henry ?
C'est un américain qui vit du côté de la cité des anges. Sur cet album, "Scar", il est entouré de la crème des musiciens Jazz et Free Jazz. La distribution s'étend du sax d'Ornette Coleman à la basse si reptilienne et féminine de Me'shel Ndegeocello en passant par les notes blanches et noires de Brad Mehldau et les baguettes de Ab Laboriel Jr. Ce n'est pas la répartition des rôles qui rend cette galette si délicieuse mais bel et bien le son qui se dissipe au cours des minutes d'écoute. Joe Henry a parfois un timbre de voix qui fait penser à Tom Waits, les sonorités font référence au fabuleux "Bitter" de la bassiste précédemment nommée. Entre des titres au format pop et des arrangements dignes des plus beaux ouvrages jazz contemporains, Joe Henry capte un auditoire complètement hypnotisé par cette musique envoutante. Dire que cet artiste a plus de dix albums à son compteur et que je viens d'en faire la connaissance. Ca laisse songeur sur cette capacité que certains ont à se faire connaitre malgré le peu de talent qu'ils ont à délivrer et qu'une fois de plus, à l'image d'un John Mayer, les talents d'un continent étranger restent bien cachés dans la masse de maquillage et de paillettes commerciales.
Joe Henry, définitivement un musicien à suivre.

Joe Henry : Struck



Le Site Officiel: www.joehenrylovesyoumadly.com
La Page Myspace: www.myspace.com/joehenry

C'Est Vraiment La Recession ???



Nous voilà donc en plein dedans. A force de parler du loup, le loup arrive... Et je peux vous dire une chose, je l'ai vu roder depuis quelques semaines. Certains passent, d'autres vendent. Je n'ai qu'une personne qui achète de plus en plus, il s'agit du seul banquier que j'ai comme invité. Alors, lorsque cet homme averti me dit: "Heureusement que la musique est là pour apaiser mes journées", mon sourire revient et je me dis que ce n'est qu'une passade. Et puis ces petits plaisirs musicaux que nous vous proposons sont de moins en moins chers, et notre accueil est toujours de plus en plus chaleureux. En tous les cas, nous faisons tout pour...
Chez nous, la récession reste au pas de la porte. En franchissant le 162 rue de Rome, vous passez d'un état morose à la cadence chaloupée. Pour preuve la journée d'hier durant laquelle l'attitude fut toute funky. D'ailleurs, restons dans le funk avec ces compilations superbement réalisées qui vont s'arracher, d'ici peu de temps, comme des petits pains durant la crise de 1929. La collection "Superfly Soul" débarque dans notre rayon Rap Soul Funk. Toute les racines de la Black Music est compilée avec intelligence. A découvrir d'urgence avant que ces pièces maitresses ne disparaissent et fassent le bonheur de l'acquéreur futur.
Pour en revenir à ce mot qui fait froid dans le dos, je n'irai pas par quatre chemins, nos médias ont acquis la force de frappe ultime, celle d'effrayer en répétant inlassablement que c'est la crise, qu'il n'y a plus d'argent, que demain nous ne mangerons que des patates et que l'hiver risque d'être long. Vous y croyez, vous ? Je veux dire, Ok, c'est la panade à Wall Street, certaines grosses fortunes ont du soucis à se faire (enfin, je parle mais j'en sais rien). Mais nous, amateurs de notes de musique, inépuisable Indiana Jones d'un rythme sorti d'ailleurs, la récession économique influencera-t-elle notre choix sur le disque qui va éclaircir notre journée ? Je ne le crois pas. Le drogué au Décibel ne baissera pas sa dose de son... Bien au contraire... Keep The Faith, restez à l'écoute, et gardez votre si beau sourire, rien ne pourra vous l'enlever, sauf la faucheuse bien entendu!!!
Make It Funky.

dimanche 28 septembre 2008

Willy Mason : Where The Humans Eat



Alors OK, on pourra me reprocher de ne pas avoir posté un seul commentaire sur l'évènement musical marseillais de la semaine, Marsatac. Mais voilà, la nouvelle m'a littéralement coupé la volonté de faire quoique ce soit d'autre que d'être auprès de ma douce, je vais devenir Papa!!! Du coup, pas envie de bouger mes fesses, je m'en excuses auprès de Maude et de Brigitte qui avaient eu la délicate attention de m'obtenir une accréditation presse.
Dans ces moments ou l'on touche le ciel de ses deux mains, on a envie de tout et de rien. Pour ma part j'ai eu envie d'écouter le premier opus de Willy Mason, "Where The Humans Eat". C'est typiquement une envie inexplicable, mais tout à fait compréhensible (trouvez la logique à cette phrase, et contactez moi, merci). Une guitare folk, très peu d'arrangements et surtout une voix qui vous emmène au plus profond de vous même. Enregistré en 2004, cet opus est beaucoup moins pop sucré que "In The Ocean Gets Rough", et donc forcement un peu plus authentique. Voilà pour l'album de la semaine. Sinon, le mois de Septembre touche à sa fin, et comme vous avez pu le constater, il n'y a pas eu d'émission Muzik In Mars Say Yeah !!! Le concept a pourtant bien avancé, mais la date fut impossile à fixer. Nous espérons vous la transmettre très prochainement. Encore milles excuses auprès de l'équipe de presse de Marsatac.

Willy Mason : Gotta Keep Movin

lundi 15 septembre 2008

Marsatac J-10



Dans dix jours débute la grande messe électronique marseillaise. Et cette année, votre dévoué serviteur a son pass média pour les trois soirs de Marsatac. Au programme, des photos, des interviews et des bonnes vibes sonores. Alors si on se croise au J4, faites moi un petit signe...

dimanche 7 septembre 2008

Coldplay Lyon !!!



Tout d'abord commencer avec cette ville qui, malgré une grève des transports en commun, est sublime avec ses rues piétonnes propres, ses habitants agréables et tout cela avec des transports inexistants... Ça laisse songeur sur le fait que Marseille soit en compétition avec Lyon, Bordeaux et Toulouse pour être la référence culturelle de l'Europe en 2013...
Coldplay jouait donc le soir même à la Halle Tony Garnier. Un endroit fermé dont la profondeur effraie lorsque l'on s'engouffre dans l'enceinte. Les gradins et la scène sont aussi distant que le plus haut fauteuil se trouvant au virage sud et son alter égo du virage nord. Les virages étant la norme marseillaise de mesure (attention, je risque d'être déplaisant).
Une fois assis, je constate qu'une avancée a été placé à deux mètres de ma position. Une estrade où sont posés deux micros, 3 boites de directs pour brancher tout genre d'instruments. Coldplay ferait une échappée de l'énorme scène que ça ne m'étonnerait pas...
Mais laissons les fantasmes faire leurs boulots dans ma petite tête.
Après une première partie au son catastrophique et durant laquelle le guitariste des Strokes nous a présenté son dernier opus que je n'achèterai pas, le calme revient avec une bande son que Brian Eno aurait pu signer. Une trentaine de minutes de zenitude ambient. Cette bande son idéale pour un changement de plateau long est suivie par un titre de Snoop Dog ... Puis par une valse de Strauss. On sent la pointe d'humour toute anglaise de Coldplay.
Le noir se fait et retentit "Life In Technicolor", le public se lève, tape des mains et à l'entrée de la batterie, la lumière explose littéralement. Le groupe prend un sacré plaisir à enchainer les titres. Souvent ils se resserrent, s'amusent à se retrouver à trois autour du batteur. Une vision qu'ils ne nous avaient pas offerte au cours de la précédente tournée. Des supposées tensions avaient même créé un buzz de split du fait que chacun des musiciens restaient à leur place sans même un regard aux autres membres du groupe. Cette ambiance est nettement plus chaleureuse. Les musiciens prennent un réel plaisir. Chris Martin joue moins des claviers,et confirme sa position de front man. Après une heure de concert, et un "Viva La Vida" dont le public hurle le gimmick final à faire résonner tout Lyon, les musiciens se délestent de leurs instruments et tapent un sprint. Ils traversent la longue Halle pour atterrir à deux mètres de moi pour un petit moment acoustique... le rêve !!!


Un "Scientist" acoustique, guitare, tambourin et harmonica à la limite de l'improvisation, un regard échangé avec deux des membres du groupe et retour sur le vaisseau révolutionnaire des anglais pour un final qui enchaine les tubes et un lachage de confettis en forme de papillons. Un rappel avec un "Yellow" sans ballon jaune. Voilà que résonne la fin de "Death And All His Friends" avec ce gimmick répétitif. La salle s'allume nous demandant de regagner l'extérieur et la pluie battante qui semble, avec ses coups de tonnerre, applaudir la prestation rageuse du groupe.
Pour saisir l'ambiance, voici un cour extrait d'un début de concert.

jeudi 4 septembre 2008

Coldplay Live !!!



C'est aujourd'hui que je prends le train direction Lyon pour retrouver Chris Martin et sa bande en concert. Le compte rendu du concert de Coldpay dans quelques heures. Viva La Vida, Musicalement...

mardi 2 septembre 2008

Un Mois Plus Tard ...



Pour la première fois en trois ans, ma rentrée fut une douce sucrerie à déguster. Il est vrai que j’avais laissé l’endroit en de bonnes mains et que les quatre mois de grands travaux avaient porté leurs fruits. La rentrée s’annonceait donc des plus propices et des plus sereines. Je me disais donc que j’aurais du temps pour me replonger dans mes chroniques musicales. Pourtant, il n’en fut rien. Le temps fila tel un papillon de lumière fleuretant avec le soleil. Je m’excuse donc auprès des fidèles lecteurs de Muzik In Mars. Les choses reprenant leur rythme de croisières, je m’apperçois qu’il est grand temps de vous faire part des découvertes, des coups de cœur et des histoires que je croise durant ces journées à vous proposer des écoutes de qualité.
Je commencerai par l’histoire de ce collectionneur américain qui décida de vendre sa mine de musique sur Ebay. L’homme s’est autoproclamé le plus grand collectioneur de musique au monde. Il possède plus d’un million de disques dont 300.000 CD. Sa femme agacée par ces galettes qui envahissaient leur habitation lui fit comprendre que c’était elle ou ses disques. L’homme ouvrit donc un magasin de disque et décida de préserver un exemplaire de chaque album pour constituer une sorte de médiathéque. Le projet fonctionna jusqu’au jour où pour des problèmes de santé, il se trouva dans l’obligation de fermer boutique. Pour payer ses soins, il décida de mettre en vente l’intégralité de sa collection sur Ebay. Un choix à contre-cœur pour cet homme qui se définit comme l’antinumérique. Son discours est le suivant, lorsqu’une personne achète un disque, elle achéte non seulement la musique, mais aussi tout l’univers qui l’entoure, de la pochette, aux informations qui ont été données sur la fabrication de l’album. Elle achète aussi le moment où le disquaire lui a vendu cette galette, le conseil qui l’a guidé jusqu’à ce son. Le virtuel ne propose que le son, et ce son manque cruellement de contact humain. Pourtant la musique est le langage universel entre les hommes. Étrange époque ou cette musique devient une sorte de plaisir solitaire non partagé et parfois illégal…
J’enchainerai avec ce documentaire diffusé sur Arte qui m’a particulièrement touché. Daniel Barenboim est un chef d’orchestre, pianiste reconnu internationalement. Il a la double nationalité israélienne et palestinienne. Avec son meilleur ami, un musicien palestinien, ils créèrent un orchestre symphonique dont les musiciens habitent tout le Proche Orient. Ainsi se croisent des musiciens palestiniens, libanais, jordaniens, syriens et israéliens. Tous sont là pour parler le même langage, la musique. Tous sont là pour apprendre ce que le maître Barenboim a de plus important à donner, le plaisir et le partage de ce langage qui met tout le monde au diapason, la musique. Implicitement, tous se côtoient, s’entraident dans leur pratique de l’instrument. Des liens sont créés, et ces musiciens apprennent à se connaitre, discutent, se racontent leurs vies, leurs joies, leurs blessures et leurs espoirs. Tous se rendent compte qu’il est facile de dialoguer lorsque le langage est le même. Ces musiciens joueront dans le monde entier. Le documentaire montrera le concert ultime de ces hommes et femmes passionnés de musique qui dépasseront leurs peurs, leurs ignorances pour être dirigé par cet homme à Ramalah. Un hommage de Barenboim à son ami décédé six moius plus tôt.
Deux histoires de passion pour reprendre le fil de ce site.
Deux bouts de vie pour nous rappeler que la musique est un art compréhensible de tous à partir du moment où l’on décide de s’ouvrir au monde et de laisser nos oreilles aux aguets de la moindre expérience musicale.